Franck Ferrand raconte : Valentina Terechkova, la première femme dans l'espace

Un article inédit de ce petit blog, ça faisait longtemps 😉 ! 

Il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion de partager sur mon blog d'astronomie le récit que Franck Ferrand avait consacré sur Radio Classique voici déjà plus de deux ans et demi à la mission Apollo 11 et j'en avais profité au passage pour "corriger" un certain nombre de choses de l'émission sur le sujet. Je vous laisse le lien ici

Alors comme Franck Ferrand a aussi parlé dans un récit de la première femme dans l'espace, je me suis dit que c'était une bonne raison de partager ce volet de l'émission de Radio Classique dans ces lignes. 

En ce 16 juin 1963, la jeune Valentina Terechkova, âgée seulement de 26 ans, devint la première femme de l'Histoire de l'Humanité à effectuer un vol spatial, avec la mission Vostok 6. Elle passa presque trois jours en orbite autour de la Terre et ouvra la porte du cosmos au beau sexe. 

C'est donc de ce grand exploit de l'astronautique soviétique qu'il est question dans ce récit de Franck Ferrand sur Radio Classique. Je vous le laisse ci-dessous et vous souhaite une bonne écoute. 


Ouverture du cosmos au beau sexe, certes, mais ouverture timide, il faut bien le dire. En effet, les quelques problèmes qui emmaillèrent la mission de Valentina Terechkova conduiront en partie à ce que l'URSS laisse tomber l'idée d'envoyer d'autres femmes cosmonautes dans les années suivantes. Sans compter qu'une fois l'exercice de propagande réussi, le machisme de l'époque reprit vite le dessus. 

Il faut savoir que, de leur coté, les Américains tentèrent également de se doter d'un groupe d'astronautes féminines. Treize femmes, les Mercury Thirteen, furent choisies mais, finalement, aucune d'entre elles ne vola dans l'espace, pour diverses causes telles que la redondance du programme avec les missions masculines et l'accélération importante de la course à l'espace au début des années 1960 qui imposait de devoir mettre les moyens le plus possible pour atteindre la Lune avant 1970 (j'en ai parlé un peu ). 

Au final, ce n'est que près de vingt ans après Valentina Terechkova, en juillet 1982, qu'une deuxième femme est partie pour l'espace, une autre Russe, Svetlana Savitskaya. La première Américaine astronaute fut Sally Ride (1951-2012), qui effectua son premier vol spatial en juin 1983. Depuis, il y a eu des femmes canadiennes, japonaises, iraniennes, sud-coréennes, chinoises et européennes qui ont eu la chance d'aller tutoyer les étoiles (je laisse une liste complète ici). 

Pour ce qui est de la France, nous n'avons eu pour l'instant, à l'heure où j'écris ces lignes, que Claudie Haigneré, qui fit deux vols spatiaux, d'abord dans la station Mir puis dans l'ISS naissante, en 1996 et 2001. 


Et pour ce qui est de mes racines, il n'y a eu également qu'une seule femme astronaute italienne, Samantha Cristoforetti, qui est d'ailleurs actuellement toujours en activité. 


A la fin du mois prochain commenceront de nouvelles sélections de l'Agence Spatiale Européenne, l'ESA, pour trouver de nouveaux astronautes (lesquels seront annoncés officiellement fin 2022). On espère qu'il y aura plus de femmes dans le nouveau groupe car il est grand temps d'apporter un peu de parité à la plus grande aventure de l'Histoire de l'Humanité. D'autant plus que ça ne coûte rien de le faire et qu'avec la Lune dans la ligne de mire pour toutes les puissances spatiales actuelles, il serait fort dommage de se priver de cette évolution plus que légitime.

La surface lunaire imaginée dans L'Astronomie Populaire de Camille Flammarion en 1879. 

Car oui, on peut rappeler que sur les douze personnes ayant marché sur la Lune lors des missions Apollo, entre juillet 1969 et décembre 1972, il n'y avait aucune femme. Les visites rendues à notre bon vieux satellite au XXe siècle furent toutes exclusivement masculines. 

Et comme cela ne fait jamais de mal, je vais une fois de plus remettre les noms de TOUS les marcheurs lunaires : 
  1. Neil Armstrong (1930-2012), Apollo 11 (juillet 1969)
  2. Edwin  Aldrin (né en 1930), Apollo 11 (juillet 1969)
  3. Charles Conrad (1930-1999), Apollo 12 (novembre 1969)
  4. Alan Bean (1932-2018), Apollo 12 (novembre 1969)
  5. Alan Shepard (1923-1998), Apollo 14 (janvier-février 1971)
  6. Edgar Mitchell (1930-2016), Apollo 14 (janvier-février 1971)
  7. David Scott (né en 1932), Apollo 15 (juillet-août 1971)
  8. James Irwin (1930-1991), Apollo 15 (juillet-août 1971)
  9. John Young (1930-2018), Apollo 16 (avril 1972)
  10. Charles Duke (né en 1935), Apollo 16 (avril 1972)
  11. Eugene Cernan (1934-2017), Apollo 17 (décembre 1972)
  12. Harrison Schmitt (né en 1935), Apollo 17 (décembre 1972)
Quelques autres astronautes devaient marcher sur la Lune lors de missions qui furent malheureusement annulées (ici) et d'autres ne firent "que" survoler la Lune (). Les Russes quant à eux ne purent pas débarquer sur la Lune, du fait de l'échec, hélas, de leur programme lunaire. 

Mais, heureusement, les choses vont changer et la NASA a déjà décidé de grandement féminiser son groupe de futurs marcheurs lunaires. C'est ainsi que sur les dix-huit astronautes annoncés en décembre dernier pour participer aux missions Artémis au cours de cette décennie, neuf sont des femmes, qui, en plus et ça ne gâche rien, sont issues d'origines et d'horizons différents. 

L'une d'elles entrera donc de plein pied dans l'Histoire comme étant la première femme à marcher sur la Lune. Mais comme les passionnés ont de la mémoire et n'oublieront bien évidemment pas les autres qui auront fait aussi bien par la suite, je vous mets d'ores et déjà les noms de ces femmes qui auront sans doute la chance de fouler le sol lunaire dans un futur relativement proche : 
  • Kayla Barron (née en 1987)
  • Christina Koch (née en 1979)
  • Nicole Mann (née en 1977)
  • Ann McClain (née en 1979)
  • Jessica Meir (née en 1977)
  • Jasmin Moghbeli (née en 1983)
  • Kathleen Rubins (né en 1978)
  • Jessica Watkins (né en 1988)
  • Stephanie Wilson (née en 1966)  
Laquelle d'entre elles aura l'honneur de poser le premier pied féminin sur la Lune ? Il est encore trop tôt pour le dire. Personnellement, je vois bien Jessica Meir le faire. Mais, au-delà de cette considération, l'important est que l'exploration humaine de la Lune se féminise. 

On notera d'ailleurs une petite curiosité historique : sur ces neufs femmes, huit n'étaient pas nées à l'époque des missions Apollo. 

Et cela va sans doute aller bien plus loin que ces neuf femmes-ci puisque la Russie et la Chine prévoient également d'envoyer des astronautes sur la Lune au début des années 2030. Donc nul doute que des femmes d'autres pays que les Etats-Unis auront la chance d'aller sur la Lune dans les vingt prochaines années. 

Pour ce qui est de l'Europe, en considérant qu'il n'y a, à l'heure actuelle, que Samantha Cristoforetti comme astronaute féminine, le choix est assez évident. Dans quelques années, elle sera en fin de sa carrière spatiale active et elle aura en plus bien assez d'expérience pour une telle mission. Actuellement, on sait déjà que l'ESA aura trois places pour ses astronautes au cours des missions Artémis donc nous verrons bien comment l'Histoire évoluera. Et c'est sans compter sur les femmes qui, espérons-le, auront la chance d'être sélectionnées cette année par l'agence. 

Je pense que cette affiche de film résume bien l'opportunité qui s'ouvre aux femmes astronautes.

Et en regardant un peu plus loin, on peut déjà rêver que, pourquoi pas, le premier Homme qui posera le pied sur Mars sera une femme 😉 ! 

Et quand bien même ce ne serait pas le cas, puisqu'il s'agira de vols de très longues durées après la Lune, que ce soit pour la planète rouge ou des astéroïdes géocroiseurs proches, il parait difficile d'imaginer de telles missions sans astronautes féminines à bord. 

Un truc de dingue, c'est de se dire que les heureuses élues qui deviendront vers la fin des années 2030 ou le début des années 2040 les premières femmes à fouler le sol d'une autre planète sont déjà de ce monde mais ne sont très probablement que des enfants.

La présence des femmes dans l'exploration spatiale du futur sera encore plus indispensable qu'elle ne l'est déjà aujourd'hui et ce n'en sera que très bien. 

 
Donc, voilà, je pense avoir fait le tour de tout ce que je voulais dire. Evidemment, ce fut bien plus que ce que j'avais prévu de mettre au départ comme d'habitude mais j'espère que le récit de Franck Ferrand et tout ce que j'ai pu dire vous aura intéressé.

N'hésitez pas à commenter cet article pour me faire partager vos remarques, ressentis ou souvenirs sur la place des femmes dans la conquête spatiale 😉 !

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