Qui sera la première femme à marcher sur la Lune ? Mon pronostic !

Il y a cinquante ans, douze personnes ont marché sur la Lune*. Mais il n'y avait aucune femme parmi elles. Heureusement, avec le nouveau programme lunaire de la NASA, Artémis, cela va bientôt changer. 

D'après le plan actuel de l'agence, l'Histoire doit s'écrire dans trois ans et demi : à la fin de l'année 2024 une première femme marchera sur la Lune

Aujourd'hui, je vais vous présenter celle qui, selon moi, est la meilleure candidate pour cette position si particulière. 


J'en ai déjà parlé il y a quelques temps sur le blog (ici), sur les dix-huit astronautes déjà sélectionnés par la NASA pour participer à ses missions Artémis vers et sur la Lune entre 2023 et 2030 (), neuf sont des femmes. Un bel exemple de parité pour l'exploration lunaire habitée américaine donc et ce n'est pas pour me déplaire. 

Mais une question déjà brûle un certain nombre de lèvres : qui sera la "Neil Armstrong féminine", la première femme à fouler le sol lunaire ? 

Bien évidemment toutes les neuf méritent ce rôle historique et d'ailleurs les passionnés comme moi n'auront aucun mal par souci de justice historique à retenir à leur juste valeur tous les noms de ces héroïnes de la Lune. Mais (hélas) une seule restera à jamais dans la mémoire dans Hommes jusqu'à la fin des temps et ce sera la première. 

Ces neuf femmes sont : 
  • Kayla Barron (née en 1987)
  • Christina Koch (née en 1979)
  • Nicole Mann (née en 1977)
  • Ann McClain (née en 1979)
  • Jessica Meir (née en 1977)
  • Jasmin Moghbeli (née en 1983)
  • Kathleen Rubins (née 1978)
  • Jessica Watkins (née en 1988)
  • Stephanie Wilson (née en 1966)
Il est probable que la plupart, si ce n'est toutes, voleront et/ou marcheront sur la Lune au cours des années 2020 mais laquelle a, à mon avis, le plus de chances d'être la première des premières ?

Un premier argument est, je pense, celui de la carrière spatiale avant la Lune pour les candidates et il me semble logique que, comme pour Apollo 11 en son temps, l'on choisisse une astronaute qui est à la NASA depuis longtemps déjà et qui possède une grande expérience du vol dans l'espace. D'autant plus qu'en considérant l'âge de certaines d'entre elles, on peut imaginer qu'une marche lunaire serait une dernière mission. De ce fait, j'imagine que le choix se porterait sur les femmes les plus âgées et expérimentées, Rubins, Wilson, Meir, McClain et Koch


Parmi celles-ci, Stephanie Wilson présente une spécificité particulièrement intéressante pour le symbole historique du retour sur la Lune : des neuf, elle est la seule qui était déjà née à l'époque des missions d'atterrissages lunaires Apollo (juillet 1969-décembre 1972). 

Je trouve que cela ferait d'elle un excellent trait d'union historique entre Apollo et Artémis.

De plus, elle fut sélectionnée par la NASA comme astronaute en 1996 et a volé trois fois dans l'espace durant la fin du programme des navettes spatiales : 
  1. STS-121 (4-16 juillet 2006)
  2. STS-120 (23 octobre-6 novembre 2007)
  3. STS-131 (5-20 avril 2010)
Avec une telle expérience du vol spatial, il ne fait aucun doute que Stephanie Wilson serait un choix plus que parfait 😉 !

Notons du reste que Stephanie Wilson ayant participé à trois des derniers vols de navettes, on peut penser qu'elle aurait fait partie des astronautes sélectionnés pour se rendre sur notre bonne vieille Lune avec le programme Constellation (lancé en 2004 par George W. Bush après le drame de Columbia) si celui-ci avait été maintenu par Barack Obama. En considérant ce point, cela ferait encore plus de Stephanie Wilson un trait d'union historique, représentant en quelque sorte à elle seule l'histoire du vol spatial habité américain d'Apollo à Artémis en passant par l'ère des navettes.


Un dernier argument est sa couleur de peau. Qu'on ne se méprenne pas, bien évidemment la couleur de peau et l'origine d'une personne ne sont pas des éléments importants pour choisir quelqu'un et ce sur n'importe quel poste. Toutefois, je pense que le fait que le première femme à marcher sur la Lune puisse être noire pourrait avoir des conséquences particulièrement pertinentes pour l'évolution d'un certain nombre de mentalités dans la société (américaine mais même française ou autre, ça ne ferait de mal à personne).

En effet, on sait bien que la place des noirs et des femmes est encore un sujet épineux et que beaucoup (euphémisme) d'améliorations sont à faire ici ou ailleurs pour qu'une origine et une couleur de peau ne soient plus des motifs de rejets professionnels ou sociaux. Un tel événement changerait peut-être un certain nombre de regards. 

Au passage, cela boosterait probablement aussi l'intérêt des jeunes - et moins jeunes d'ailleurs - pour les métiers de l'ingénierie et des sciences dans des quartiers dits difficiles, aussi bien pour les hommes que les femmes. 

Surtout, alors que de nombreuses réclamations racialistes font strictement n'importe quoi au risque de porter préjudice aux communautés qu'elles entendent défendre (coucou les crétins de révisionnistes de l'Histoire qui sortent sottises sur sottises dans un discours raciste qui ne résout strictement rien et pire déchire encore plus un vivre-ensemble malheureusement déjà en bien mauvais état), le fait que la première femme sur la Lune soit une femme noire pourrait créer un immense événement POSITIF mondial, un sentiment d'union collective aussi voire peut-être plus fort que ce qui avait entouré la marche lunaire historique de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur l'astre un beau jour de l'été 1969.

Pour résumer ma vision de l'impact sociétal potentiel d'un tel choix par la NASA, je citerais juste pour terminer le personnage d'Armand Assante dans un de mes films préférés : "Si [j'ai] raison, nous avons tout à y gagner. Et si [j'ai] tort, si peu à perdre". 


Pour toutes ces raisons donc, je pense que Stephanie Wilson est la meilleure candidate possible pour être la première femme à marcher sur la Lune

A vrai dire, le seul point vraiment contre que je trouve est que cela fait deux "premières" historiques d'un coup (première femme et première afro-américaine) pour Artémis 3, ce qui forcément en enlève une possible pour une mission suivante. Alors dit comme ça cela peut sembler un peu bête mais cela pose un souci à un certain niveau car il ne faut pas se faire d'illusion : le grand public de notre époque ne suivra pas plus les missions ultérieures à Artémis 3 que le grand public d'il y a cinquante ans suivait les missions ultérieures à Apollo 11. Le désintérêt des gens "normaux" pour la Lune va se remanifester bien vite et la NASA aura de plus en plus de mal à obtenir un soutien populaire au fur et à mesure que les missions se dérouleront. On sera déjà très heureux si le programme va jusqu'à Artémis 9 ou Artémis 10 comme prévu mais je ne crois pas que l'agence spatiale aura le soutien populaire et politique nécessaire pour continuer d'envoyer des Hommes sur la Lune après ces missions-là. Toute l'attention et tous les moyens seront mis vers Mars, et les Etats-Unis redéserteront la Lune. 

Dans cette optique-là, il va y avoir grand besoin de "premières" régulières pour attirer l'attention des médias et du grand public sur les différentes missions sur la Lune. 

Des "premières" comme par exemple : 
  • La première femme sur la Lune
  • Le premier afro-américain sur la Lune
  • La première femme scientifique de formation sur la Lune
  • Le premier astronaute homosexuel sur la Lune
  • Le premier astronaute à aller deux fois sur la Lune
Stephanie Wilson étant afro-américaine, ça fait une "première" potentielle en moins pour la NASA et le suivi médiatique des missions Artémis après le premier atterrissage lunaire du programme.

Mais ce n'est pas très grave et, très franchement, c'est bien le seul défaut (et encore, le mot est fort) que je vois au fait que Stephanie Wilson soit la première femme à marcher sur la Lune. 
 
Portrait officiel de Stephanie Wilson (image NASA)

Et en dehors des Etats-Unis alors ? Pour l'instant, la question ne se pose pas puisque dans les puissances spatiales partenaires de la NASA pour Artémis il n'y a que très peu de femmes, à savoir la canadienne Jennifer Sidey-Gibbons et l'italienne Samantha Cristoforetti. La seconde en particulier aura à son actif deux vols spatiaux déjà au moment où les Américains se poseront pour la septième fois de l'Histoire sur la Lune alors j'ai bon espoir qu'elle sera le moment venu la première femme européenne à fouler le sol de notre compagne de route cosmique.

Et par la suite les autres pays ne seront pas en reste et il est, je pense, assuré que nous verrons (au moins) des Russes, des Chinoises, des Indiennes, des Emiraties et des Japonaises partir pour la Lune. 


Stephanie Wilson sera-t-elle vraiment la première à fouler le sol lunaire ? Trop tôt pour le dire mais en tous cas elle est, pour moi, la mieux placée pour prendre ce grand rôle historique.

Et si ce n'est pas Stephanie Wilson, je verrais bien Jessica Meir être la première femme sur la Lune.  


Voilà, je pense avoir dit tout ce que j'avais à dire sur l'identité potentielle de la future première femme qui marchera sur la Lune. N'hésitez pas à commenter si le cœur vous en dit 😉.


* Comme d'hab, la section justice historique : 
  1. Neil Armstrong (1930-2012), Apollo 11 (juillet 1969)
  2. Edwin Aldrin (né en 1930), Apollo 11 (juillet 1969)
  3. Charles Conrad (1930-1999), Apollo 12 (novembre 1969)
  4. Alan Bean (1932-2018), Apollo 12 (novembre 1969)
  5. Alan Shepard (1923-1998), Apollo 14 (janvier-février 1971)
  6. Edgar Mitchell (1930-2016), Apollo 14 (janvier-février 1971)
  7. David Scott (né en 1932), Apollo 15 (juillet-août 1971)
  8. James Irwin (1930-1991), Apollo 15 (juillet-août 1971)
  9. John Young (1930-2018), Apollo 16 (avril 1972)
  10. Charles Duke (né en 1935), Apollo 16 (avril 1972)
  11. Eugene Cernan (1934-2017), Apollo 17 (décembre 1972)
  12. Harrison Schmitt (né en 1935), Apollo 17 (décembre 1972)

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